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Montée des protestations dans le Monde

Une manifestation en Espagne Source: Pixabay Cette année 2019, et de manière encore plus répandue depuis le mois d’octobre, on constate de fortes expressions de colères populaires à travers le globe. Le cas de Hong Kong a vraiment fait l’actualité depuis juin, dans une région chinoise au statut spécial où ni les jeux de casino en ligne ni les paris sportifs ne sont autorisés, excepté par le biais du site du HKJC qui permet d’y faire des paris sur les courses de chevaux, sur le football et jouer à la loterie. D’un continent à l’autre, on sent une volonté de crever un abcès qui existe depuis trop longtemps, et qui est peut-être alimenté par une peur de l’avenir de plus en plus croissante. D’où la forte participation de la jeunesse à toutes ces revendications sociales. Il faut dire que les réseaux sociaux, très utilisés par cette tranche de génération, sont vraiment un facteur de concentration des idées dissidentes qui amènent à ces mobilisations et actions concrètes. Révoltes générales contre un système économique qui permet trop d’abus et d’inégalités, ou protestations contre un gouvernement local et des élites qui ont franchi les limites de trop sont les principales raisons qui résument la création de tous ces mouvements bruyants. Ceux-ci sont souvent entachés de violence, même dans les cas où le format initial des revendications se voulait pacifique. Faisons une mise en lumière de quelques régions qui n’ont pas manqué de se faire voir ou entendre par les médias ces derniers mois.

À Hong Kong : la démocratie veut exister et s’affirmer

Au départ, un projet de loi d’autorisation d’extradition vers la Chine en juin a mis le feu aux poudres. Même si celui-ci a fini par être mis de côté, il s’agit maintenant d’un véritable projet de société entièrement démocratique que souhaitent mettre en place les hong kongais. Par rapport aux autres manifestations ailleurs sur la planète, le cas de la Chine revêt un manteau particulier car ici il sera difficile de voir le gouvernement faire marche arrière. Laisser du terrain à la démocratie serait aussi laisser une porte ouverte à d’autres revendications révolutionnaires similaires sur le territoire chinois. Dans cette manifestation la plus grave depuis Tian’anmen en 1989, l’objectif est l’instauration concrète d’un véritable suffrage universel, et dans la foulée des enquêtes sur les violences policières. La jeunesse prétend avoir compris que la désobéissance pacifique ne permettait pas de résultats, et fait donc preuve d’un activisme beaucoup plus appuyé que leurs aînés. Gaz lacrymogènes, arrestations musclées, matraquage et même rumeurs fortes d’enlèvements et de suicides déguisés seraient le lot régulier dont seraient victimes les contestataires. On dénombre pour l’instant 10 morts dont 9 suicides, et plusieurs milliers de blessés. Pour l’instant l’armée n’intervient pas encore dans le conflit, davantage pour des raisons légales que de retenue en tant que telle du gouvernement.

En Irak : un rejet franc des classes politiques

Comme à Hong Kong, la majorité des manifestants concerne les jeunes. Il faut dire que presque 2 tiers de la population a moins de 30 ans dans le pays. Des protestations contre le gouvernement et la classe politique en général avec la corruption qui la gangrène sont la thématique dominante des rassemblements. Mais également le chômage des diplômés, alors que l’Irak est un riche pays pétrolier, ainsi que la mauvaise gestion et la dégradation des infrastructures et services publics sont les facteurs d’exaspération bouillonnante des manifestants. Le 1er octobre, des centaines de jeunes sont descendus dans les rues. Presque 300 morts et des milliers de blessés composent le bilan de cette escalade de manifestation qui sera devenue vraiment sanglante... Une femme masquée dans une foule Source: Pixabay

En Catalogne : abus anti-indépendantiste

Le coup de tonnerre a été déclenché par la condamnation jugée injuste de 9 leaders indépendantistes à des peines de prison allant entre 9 et 13 ans. Ils auraient été impliqués dans les évènements d’il y a 2 ans visant à déclarer la Catalogne indépendante. Bien que le mouvement de protestation se voulait adopter une posture pacifiste, il y a eu en fait de violents débordements et clashs avec la police. Celle-ci s’est vue attaquée avec des jets de pierres, de bouteilles et de cocktails molotov. En réponse, les manifestants ont reçu des assauts à base de balles en caoutchouc et de coups de matraque. Plus de 600 personnes ont dû recevoir des traitements médicaux, et on dénombre 200 arrestations.

Au Liban : une taxe injuste qui ne passe pas

L’idée du ministre des télécommunications libanais n’aura pas été du genre à passer comme une lettre à la poste, bien au contraire. Dans un pays où les coûts imposés par les opérateurs locaux sont largement supérieurs à ceux pratiqués par les pays voisins, l’instauration d’un impôt mensuel de 6 dollars sur les appels réalisés par l’application WhatsApp a été le catalyseur final pour déclencher la révolte du peuple. Cette nouvelle proposition d’impôt a fait se déverser toute la frustration retenue du peuple depuis des décennies ainsi que des mécontentements directs vis-à-vis de la classe dirigeante. D’autant que WhatsApp perme une bouffée d’air frais de liberté d’expression dans le pays, là où les réseaux sociaux sont de plus en plus contrôlés ou censurés. En tout cas l’application ciblée aura au final été ironiquement l’outil de mobilisation des révoltés.

Au Chili : une augmentation de prix du transport qui mobilise en masse

Plus de 1,2 million de personnes se sont rassemblées le vendredi 25 octobre, soit le plus grand rassemblement depuis celui de 1988 réalisé à l’encontre du général Pinochet. Les rues de la capitale Santiago se sont remplies de toute la colère contenue du peuple. Mais d’autres villes du pays aussi se sont animées avec vigueur. Malheureusement plus de 20 morts et 1300 blessés sont à comptabiliser pour le moment dans cet évènement proche d’une véritable révolution... En cause : au départ la hausse du prix du ticket de métro, contestée par les étudiants le 18 octobre. Celle-ci a été annulée, mais trop tard la soupape avait déjà éclaté pour de bon. Des précédentes demandes d’avancées sociales concernant la gratuité des universités et le système des retraites avaient en effet été restées sans résultat, et les mouvements populaires alors brutalement éconduits. Et donc les annonces de réformes, remaniements et propositions de dialogue sont restées inefficaces face à la gronde d’une population définitivement écœurée par les inégalités sociales et le coût de la vie. D’autant plus que le président, Sebastian Pinera, fait partie des 10 fortunes les plus riches du pays, culminant à presque 3 milliards de dollars...

En Bolivie : des soupçons de trucage qui allument une mèche

La raison de la révolte ? Un fort soupçon de tricherie de la part du camp du président sortant Evo Morales pour les élections du 20 octobre, qui déclencheraient son 4ème terme d’affilée. Sachant déjà que le référendum de 2016 proposant une possibilité de réélection illimitée du président avait échoué, verdict qui a du coup été ignoré par Morales. De quoi comprendre la colère face à l’outrage double. Un appel a été lancé à la révolte générale le 23 octobre. Le peuple est depuis dans l’organisation répétée de manifestations pacifiques, créant néanmoins des victimes physiques dans son camp. 3 morts ont été officialisées, et de nombreuses personnes ont été blessées lors des affrontements entre les opposants à Morales et ses supporters. La communauté internationale a proposé une intervention d’apaisement et d’arbitrage pour vérifier de manière neutre les accusations initiales de tricherie, et aussi dans la foulée de se porter responsable de l’organisation d’un 2ème tour d’élection juste et impartial.   Vous prévoyez de voyager vers l’un de ces pays ? Vous pourriez aussi aimer 


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